Élections législatives 17 agriculteurs à l’Assemblée nationale

Ils étaient 126 représentants de la profession agricole à briguer un mandat de député pour ces élections législatives de 2017, soit trois fois plus qu’en 2012. Avec tous la même envie : saisir l’opportunité du renouvellement de la scène politique française pour investir l’Assemblée nationale et y défendre la cause des agriculteurs et de la ruralité.

Au lendemain du second tour, malgré une déferlante de nouvelles têtes (424 nouveaux députés sur 577 sièges), seuls 17 des « candidats agricoles » accèdent au Palais-Bourbon. Soit deux de plus qu’il y a cinq ans.

7 agriculteurs « En Marche »

Ceux qui s’étaient lancés sous la bannière présidentielle de La République en marche (LREM) ont globalement profité du succès du tout jeune parti, désormais majoritaire dans l’Hémicycle (361 sièges, avec le Modem). Sur les 11 agriculteurs investis, 7 ont été élus. Ainsi, l’éleveur et président de coopérative Jean-Baptiste Moreau, 40 ans, qui fut l’un des tout premiers investis par le mouvement pour ces législatives, a été élu haut la main dans la première circonscription de la Creuse. De même pour Sandrine Le Feur, agricultrice bio de 26 ans (Finistère), Jean-Claude Leclabart, retraité agricole (Somme), Nicole Le Peih (Morbihan), Jean-Philippe Ardouin (Charente-Maritime) et Yves Daniel (Loire-Atlantique, député sortant PS).

Victoire également de Nicolas Turquois, 44 ans, dans la Vienne : président du Modem 86, il a été repêché in extremis avant l’élection grâce aux négociations politiques menées par François Bayrou avec LREM.

D’autres ont en revanche loupé la marche : l’ancien conseillé agricole d’Emmanuel Macron, Olivier Allain, s’est incliné dans les Côtes-d’Armor face au député sortant Marc le Fur (LR). Même déboires dans le Puy-de-Dôme pour le plus jeune président de chambre d’agriculture, Sébastien Gardette (38 ans), qui n’a pu rattraper l’expérimenté André Chassaigne (PCF), élu avec plus de 63 % des voix.

Jacob et Herth maintenus à droite

Le clan des Républicains compte de son côté 8 agriculteurs élus (sur les 15 prétendants), parmi les 126 sièges gagnés (LR-UDI-Divers droite).

En tête d’affiche, les anciens du CNJA Christian Jacob et Antoine Herth conservent leurs circonscriptions dans la Seine-et-Marne et dans le Bas-Rhin. Ils siègeront aux côtés de Jean-Marie Sermier (Jura, député sortant, viticulteur), Rémi Delatte, (Côte-d’Or, retraité), Gérard Menuel (Aube, député sortant), Jean-Yves Bony (Cantal), Isabelle Valentin (Haute-Loire, associée d’exploitation en maraîchage) et Jacques Cattin (Haut-Rhin, viticulteur).

A cette liste s’ajoute pour l’UDI le nom d’André Villiers, agriculteur de 62 ans, ancien maire de Vézelay, ancien sénateur et président du conseil départemental de l’Yonne depuis 2011.

Le Foll dans la Sarthe, Le Maire dans l’Eure

Autre personnalité connue du monde agricole, Bruno Le Maire, rallié récemment à la cause macroniste, a été élu dans l’Eure, avec 64,53% des voix, et pourra donc conserver son nouveau poste de ministre à Bercy.

Du côté socialiste, l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll (dans la Sarthe), son ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot (en Mayenne), et le député sortant Dominique Potier, agriculteur de son état (dans la Meurthe-et-Moselle), font partie des 29 rescapés d’un PS en perdition.

Quant au Béarnais Jean Lassalle, le berger qui se voyait à l’Elysée devra se contenter cette année du Palais-Bourbon, où il conserve un siège acquis en 2002. Trouvera-t-il d’autres talents parmi la nouvelle génération de députés pour pousser la chansonnette avec lui, en soutien des territoires ruraux ?

Alain Cardinaux